La bibLe de Léau
La bible de Léau
L’auteur
Yves Charlier est médiéviste et agrégé d’histoire de l’Université de Liège. Directeur de la bibliothèque du Séminaire de Liège, il est aussi responsable des services patrimoniaux du diocèse de Liège et à ce titre est président de la Commission d’Art Sacré. Ses recherches sont centrées sur l’histoire de Liège au début du 15e siècle, ainsi que sur le séminaire, sa bibliothèque et ses collections. À l’heure actuelle, il complète la présenta- tion des manuscrits de la bibliothèque réalisée par J. Gustin en vue de la publication de ce catalogue.
La bibliothèque du Séminaire de Liège
La bibliothèque du Séminaire est une des plus anciennes bibliothèques encore en activité en Belgique. Fondée en 1592, elle s’est considérablement développée pour devenir une des plus importantes bibliothèques du diocèse de Liège au milieu du 18e siècle. Mais elle n’échappera pas à la tourmente révolutionnaire. Reconstituée au début du 19e siècle avec les vestiges des bibliothèques des communautés religieuses confisquées à la Révolution, elle est devenue, en 1985, bibliothèque publique de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Parmi ses 300 000 volumes, elle possède une réserve précieuse de plus de 30 000 livres, dont notamment 300 manuscrits, 260 incunables et 1500 éditions du 16e siècle. À côté de la préservation de ce patrimoine et de sa mise à disposition pour un public spécialisé, la bibliothèque s’est donné l’objectif de permettre aux jeunes générations de garder le contact avec le livre depuis ses origines. Pour ce faire, elle met en place, à destination des élèves du primaire et du secondaire, de nombreuses animations autour du manuscrit, de l’imprimé et de la recherche documentaire (http://bibliosemliege.be).
La bibLe de Léau
La bibliothèque du Séminaire de Liège possède avec la Bible de Léau un témoin excep- tionnel de l’enluminure au diocèse de Liège au milieu du 13e siècle. Ce magnifique in-folio en trois volumes a été transcrit en 1248 au prieuré du Val-Des-Écoliers de Léau (Zoutleeuw). Ce qui frappe dans cette œuvre où l’influence française est perceptible, ce sont la clarté et l’équilibre de la mise en page ainsi que l’élégance de sa décoration. Ses quarante-et-une lettrines historiées et ses très nombreuses initiales ornées de filigranes et de rinceaux contenus dans des cadres d’or lui ont valu de recevoir la quali- fication de Trésor de la Fédération Wallonie-Bruxelles en octobre 2017.